Les Don Quichotte déploient une centaine de tentes à Paris


Paris (Reuters) – Les Enfants de Don Quichotte ont commencé vendredi soir à monter une centaine de tentes sur les quais de la Seine à Paris pour dénoncer le mal-logement.

Trois ans après l’installation de premiers campements le long du canal Saint-Martin, à Paris, l’association veut à nouveau contraindre les pouvoirs publics à faire face à une situation qui, selon eux, s’est encore détériorée.

D’autres opérations devaient être menées simultanément dans des villes de province.

A Paris, les organisateurs s’étaient retrouvés place de la Concorde avant de se rendre, sous la conduite d’Augustin Legrand, porte-parole des Enfants de Don Quichotte, au pas de course sur les quais attenant au jardin des Tuileries, et ce afin d’éviter toute intervention policière.

“Il est temps de faire le bilan, il faut que les politiques prennent en charge cette question”, a déclaré Augustin Legrand tandis que des militants dressaient une centaine de tentes vertes.

Les responsables du mouvement soupçonnent le gouvernement de vouloir empêcher l’installation de “villages de tentes”, comme ce fut le cas en avril à Strasbourg, pour éviter une trop grande couverture médiatique.

En 2006, les enfants de Don Quichotte avaient ainsi contraint le président Jacques Chirac à annoncer une loi sur le droit le droit au logement opposable (Dalo).

Mais pour l’association, ce texte demeure largement inappliqué, en raison de la pénurie de logements sociaux, spécialement en Ile-de-France.

“Il n’y pas que les sans abris. Les logements trop chers, trop petits ou encore insalubres concernent une grande partie de la population”, avait déclaré Augustin Legrand dans une interview au quotidien Metro.

“Il faut absolument inclure le mal-logement dans les plans de relance”, avait ajouté le comédien.

Cette fois, l’association mise sur l’installation un peu partout en France de campements solidaires et le soutien de la population pour rendre le mouvement “visible.”

Avant le début de l’opération, la ministre du Logement, Christine Boutin, avait affirmé que son objectif n’était pas “de mettre les gens sous les tentes”, mais d’offrir “un hébergement de qualité”.

“Depuis cette année, nous avons près de 100.000 places d’accueil, ce qui correspond au nombre de sans abri en France”, déclare-t-elle vendredi dans Metro.

Selon la ministre, un vaste chantier d’humanisation des centres a été lancé, ainsi que des formules permettant de mettre en place des solutions de long terme.

Concernant l’application de la loi Dalo, elle souligne qu’il y a eu non pas 600.000 recours, comme le pensaient, selon elle, les associations, mais un peu plus de 72.000, précisant que 8.033 personnes ont été relogées.


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