La vidéo à la demande… des débuts laborieux


En décembre 2005 les FAI et les professionnels du cinéma s’entendaient sur une offre légale de vidéo à la demande (VoD) avec un protocole d’accord interprofessionnel (voir « L’année des TIC 2005 »). La VoD offre aux utilisateurs une location « dématérialisée » des films, des documentaires, des épisodes et des séries télévisées, qui restent disponibles pendant 24h ou 48h, et est accompagnée des mêmes fonctionnalités qu’un DVD classique (arrêt sur image, pause, saut, etc.) pour un prix qui varie selon le type de film et la date de sa sortie en salle de cinéma. Elle est considérée comme LA forme de distribution légale de contenu audiovisuel la plus prometteuse. L’accord était un compromis, mais on prévoyait un déferlement en 2006, et le nombre d’offres de VoD en France a été multiplié : 25 plates-formes étaient recensées à la fin de l’année[1].

Cependant, une année après l’accord, il est clair que la bousculade vers les nouveaux services n’a pas eu lieu, car seulement 1 % des Français se sont laissé tenter par les offres. Selon NPA Conseil, bien que le public n’ait pas très bien compris la nature de la vidéo à la demande, le vrai frein est le petit nombre d’internautes connectés en haut débit et qui regardent la télévision au moyen de l’ADSL.

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Les fenêtres d’exploitation des films sortis en salle de cinéma

Après 6 mois : Location ou vente sous forme de vidéo (VHS ou DVD).

Après 33 semaines : Diffusion sur des plates-formes VoD.

Après 9 mois : Achat à la carte en Pay Per View.

Après 12 mois : Diffusion sur les chaînes à péage.

Après 24 mois : Diffusion sur les chaînes en clair.

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Qu’on regarde un film directement au moyen du boîtier numérique ou qu’on télécharge un film sur l’ordinateur pour le visionner à sa guise, ce n’est pas très différent (même si Canal Play propose la possibilité de faire une copie locale). Ce qui compte surtout c’est l’offre et la nouveauté, et ici la VoD n’est pas favorisée par l’accord. La diffusion de nouveaux films, par exemple, n’est pas la même en VoD qu’en DVD « physique » (voir tableau). Selon Patricia Langrand, directrice de la division Contenus à France Télécom, l’accord n’est pas juste : « Orange est soumis à la même TVA et à la même taxe de 2 % pour alimenter le COSIP[2], auquel le groupe participe déjà par le biais de la taxe vidéo.»[3]. L’autre difficulté tournait autour des contraintes concernant les catalogues et l’abonnement aux services VoD, où des changements peuvent affaiblir les accords déjà signés par les producteurs et éditeurs de contenu avec les chaînes payantes qui, à leur tour, contribuent au financement de nouveaux films. L’accord devrait être révisé en 2007.


[1] Voir http://www.npaconseil.com/ : études sur la perception de la VoD en France.

[2] Cosip : Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels, qui impose des obligations de production d’œuvres aux chaînes.

[3] Interviewée par Le journal du Net, novembre 2006, voir http://www.journaldunet.com/diaporama/0611-vod/index.shtml


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