Fait rare, les responsables de l’encyclopédie communautaire ont décidé de bannir l’Eglise de scientologie du site internet. Plus précisement, des centaines d’adresses IP attribuées à des « éditeurs » de l’Eglise de scientologie n’auront plus accès à Wikipedia. En effet, après une bataille de près de 6 mois, le comité de régulation de Wikipedia, huitième site le plus fréquenté au monde, a décidé que ces derniers violaient les règles imposées par le site. Se revendiquant comme une encyclopédie où « n’importe qui peut intervenir », Wikipedia bannit souvent des utilisateurs qui modifient abusivement certaines pages, soit en colportant de fausses informations soit en cherchant à supprimer des informations sensibles. Dans le cas de l’Eglise de scientologie, il est reproché à l’organisation d’avoir supprimé des passages faisant référence à des projets « anti scientologie » et d’avoir utilisé la page Wikipedia pour faire de la propagande idéologique. Or si n’importe qui peut éditer les pages de l’encyclopédie, Wikipedia se veut « neutre » et interdit toute propagande, de quel caractère qu’elle soit.

Ce n’est évidemment pas la première fois que la « Wikicourt » décide de bannir des adresses IP mais c’est une première concernant une si grande organisation. Techniquement parlant, il s’avère difficile de mettre en place ces sanctions. En effet, en utilisant plusieurs adresses IP différentes, le site communautaire ne peut agir en continu pour bannir les utilisateurs incriminés, ce qu’a d’ailleurs reconnu un des responsables.

En 2008, d’autres articles sensibles ont été modifiés, notamment sur la guerre en Irak. Le « tracking » des adresses IP a fait remonter la piste vers les ordinateurs de la CIA ! Si Wikipedia est un des sites les plus visités grâce à la richesse de l’information qu’il propose, il est indéniable que certains abus vont continuer à polluer les pages, surtout à l’ère où l’information devient instantanée. Il y a quelques jours, c’est le Président Barack Obama qui a déclaré que la guerre de demain sera une « cyber-guerre », en prenant l’exemple des sites gouvernementaux géorgiens qui ont été piratés quelques heures avant que la Russie n’attaque. Le gouvernement américain a proposé une nouvelle vision de sa sécurité informatique afin de protéger ses données sensibles des attaques extérieures, notamment russes et chinoises.