Temps fort des jeux vidéo en 2007


Les résultats financiers de l’industrie du jeu pour l’année 2006 ont battu tous les records. De plus les ventes ont été partout excellentes, pour les jeux, les consoles et les accessoires. Il y a eu des problèmes d’approvisionnement pour la Wii et la Playstation 3 (PS3) de Sony. Le pape Bénédict XVI a critiqué la violence dans les films d’animation et les jeux vidéo.

Plusieurs sociétés ont annoncé que les nouveaux jeux seront multiplateformes pour amortir les coûts de développement. Les résultats ont été en hausse pour presque tous les indépendants, mais des problèmes ont surgi chez Atari où le CEO et fondateur d’Infogrames Bruno Bonnel a été remercié. En mai Sony a affiché une perte de 2 milliards de $ et le départ du Ken Kuturagi, le père de la PlayStation. Harmonix a lancé le jeu innovateur Rock Band en avril. Ubisoft et Activision ont publié des chiffres en hausse et ont révélé les suites en cascade de jeux existants.

En juin les ventes de la Wii et de la console portable de Nintendo DS ont battu tous les records malgré la pénurie de machines. Rockstar Games a encore eu des problèmes avec son jeu ultra-violent Manhunt 2. Ce jeu, censé être disponible sur PS2 et les consoles Wii, avait déjà été objet d’une critique féroce en 2003 dans sa première version qui a reçu une classification 18+ de la British Board of Film Classification (BBFC). Cette fois-ci, la même commission a tout simplement interdit Manhunt 2 à cause de sa « concentration continuelle sur la traque et le massacre violent[1]. C’est la deuxième fois en 10 ans qu’un jeu a été refusé d’une classification. Aux États-Unis le jeu a aussi reçu une classification « uniquement pour adultes » qui empêcherait sa sortie sur Nintendo ou Sony, car leurs consoles n’acceptent pas cette catégorie de jeu.

La mésentente entre l’Église et les jeux vidéo a continué en juin avec le tollé général contre Sony et son jeu PS3 très populaire « Resistance Fall of Man » dans lequel une bagarre violente éclate dans une représentation virtuelle, faite sans autorisation ni consultation, dans la cathédrale anglicane de Manchester. Sony s’est excusé publiquement le mois suivant.

Sony a continué à avoir des déboires avec la console PS3 : trop chère, manque de mémoire, problèmes de compatibilité descendante et disponibilité. En annonçant une baisse de prix de 100$ aux États-Unis pour sa console au niveau d’entrée, Sony a pu booster ses ventes outre-Atlantique mais aux dépens de ses clients européens qui payaient déjà plus cher pour une version de la console moins bien équipée.

Sony n’a pas été le seul fabricant à avoir des problèmes de console. Microsoft a été finalement forcé d’étendre sa garantie de la Xbox à trois ans à cause de défauts de fabrication. Plus tard Microsoft a annoncé une baisse de prix pour ses trois modèles Xbox, compensée largement par l’énorme succès de ses derniers jeux, culminant avec le lancement spectaculaire de Halo 3 en septembre. Ailleurs, au Japon en juillet 2007, la Wii a été vendue 6 fois plus que la PS3 alors qu’en août, 185 000 personnes assistaient à la Liepzig Games Convention qui s’est progressivement imposée comme le rendez-vous incontournable de l’industrie du jeu en Europe.

La fin de l’année a vu les acteurs de jeux vidéo de plus en plus engagés dans des opérations de concentration. Parmi les transactions les plus importantes, on peut citer celles effectuées par Electronic Arts et Vivendi puisqu’elles concernent des acteurs majeurs du marché. Electronic Arts, leader mondial de l’édition des jeux vidéo, a racheté en octobre 2007 Bioware et Pandemic Studios pour un montant de 810 millions de dollars. Mais en novembre la société a fermé ses opérations à Chicago. En décembre 2007, Vivendi, numéro 2 mondial des éditeurs de jeux indépendants, a révélé qu’il avait racheté le numéro 3 mondial, Activision. Cette opération, estimée à 18,9 milliards de dollars, devrait permettre à Vivendi d’occuper la première place sur le marché. La nouvelle entité devrait s’appeler Activision Blizzard, ce qui renforcera le positionnement de Vivendi sur les jeux pour consoles, segment d’activité qui lui faisait défaut jusque là.


[1] Position confirmée en octobre en appel.


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