Les résultats de la 7ème enquête annuelle sur la diffusion des technologies de l’information (téléphonie fixe, téléphonie mobile, Internet, micro-ordinateur) en France ont été rendus publics en décembre 2007. Ils révèlent cinq évaluations majeures : une forte accélération de l’équipement des particuliers en ordinateur personnel et en connexion à Internet haut débit, l’explosion de la téléphonie fixe par ADSL, le ralentissement de la diffusion du téléphone mobile, le franc succès rencontré par l’administration électronique et les achats par Internet et une méfiance accrue des internautes face à la protection des données personnelles sur Internet. Tous les chiffres sont en augmentation par rapport à ceux de 2006 excepté ceux de la téléphonie.
Taux d’équipement en France fin juin 2007[1]
* Téléphone mobile – 75 %
* Micro-ordinateur – 64 % (des adultes français équipés)
* Connexion à l’Internet à la maison – 53 %
* Connexion à l’Internet haut-débit – 49 %
* Connexion à l’Internet – 62 % de la population se connectent à l’internet.
* 65 % des personnes de 12 ans et plus utilisent un ordinateur ; plus de 60 % utilisent Internet, que ce soit à leur domicile ou sur leur lieu de travail pour les actifs, ou lieu d’études pour les étudiants et les élèves.
* 49 % de la population utilise un ordinateur tous les jours
* Freins à l’utilisation de l’Internet : protection des données de la population : 23 % ; trop compliqué : 17 % ; trop cher : 14 %.
* Téléchargement sur Internet : plus de 20 % des personnes téléchargent de la musique ou des logiciels sur Internet ; 14 % téléchargent des films. Plus de la moitié des 12 -17 ans (56 %) auraient déjà téléchargé de la musique.
* Administration électronique : 57 % des internautes, soit plus d’un tiers de l’ensemble de la population, ont déjà effectué des démarches administratives ou fiscales sur Internet.
* Commerce électronique : 54 % des internautes ont déjà effectué des achats sur Internet.
L’accès haut-débit dans l’Union Européenne
Au 1er juillet 2007, l’Union européenne comptait 90 207 122 lignes fixes haut débit (débit supérieur à 144 Kbps par ligne fixe), en augmentation de 12,7 % par rapport au 1er janvier 2007. Le taux de pénétration global était de 18,2 %, en augmentation de 3,3 % par rapport à l’année dernière. Les lignes DSL représentaient 80,3 % et le câble principalement les 19,7 % restants. Les 10 premiers pays concernés sont les suivants :[2]
L’Internet haut-débit en France en 2007
2007 a été une année marquée par un changement dans le classement des fournisseurs d’accès Internet. Grâce au rachat en juin de Club Internet, Neuf Cegetel en a profité pour ravir la 2ème place occupée par Free. Tous les chiffres sont en hausse en 2007 par rapport à 2006 mais la croissance de ces chiffres ralentit en raison du taux d’équipement limité.
Le ‘Connectivity Scorecard’ : nouvelle mesure de connectivité
Le Connectivity Scorecard est un nouvel index sur les TIC qui mesure combien de gouvernements, d’entreprises et de consommateurs se servent des technologies de connectivité pour augmenter la prospérité sociale et économique. L’idée d’évaluer la connectivité est née chez Nokia, qui a commandité l’étude au professeur Leonard Waverman du London Business School. En effet, des mesures existantes à ce jour sur la connectivité ne mettent pas en avant les bénéfices de celle-ci en termes de contribution économique. L’étude part du principe que toutes les économies, même celles des pays en voie de développement, sont des économies de l’information. Elles dépendent de la libre circulation et de l’accès à l’information qui font tomber les barrières d’accès aux activités économiques et stimulent la croissance et la productivité. Au lieu de définir la connectivité au sens étroit, c’est-à-dire purement en termes d’équipement et d’infrastructure : cuivre, fibre optique, ordinateurs en réseau ou même téléphonie mobile, le professeur élargit le sens pour prendre également en compte les points forts et compétences des personnes, des gouvernements et des entreprises dans la détermination du niveau de productivité de l’utilisation de ces équipements et infrastructures.
Tableau : Les premiers pays en termes d’utilisation des nouvelles technologies
Note sur 10 selon la nouvelle mesure « Connectivity Scorecard »[3]
Ces nouvelles mesures sont censées donner des résultats plus complets sur l’usage des TIC. Parmi les nouveaux critères pris en compte par rapport à d’autres enquêtes : le taux d’alphabétisation, l’utilisation de logiciels d’entreprise, et l’accès des femmes aux TIC. Le professeur articule également les avantages de connectivité en termes de contributions économiques et sociales suivant les besoins spécifiques de chaque pays. Les résultats de l’enquête montrent que les pays les mieux connectés comme les États-Unis ou la Suède n’exploitent pas ces technologies pleinement et donc tous peuvent améliorer leur usage pour profiter des TIC. Ainsi il y a clairement des leçons à en tirer pour chacun des trois acteurs : les individus, les entreprises et les gouvernements.
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Téléchargements illégaux en France
En mai 2007, le Conseil d’État annule la décision de la CNIL de refuser la création d’un fichier de recherche et de constatation de contrefaçons sur Internet, au motif que la Commission avait « commis une erreur d’appréciation en considérant que ces fichiers étaient disproportionnés ». Il retient « l’importance de la pratique des échanges de fichiers musicaux sur Internet [et] le nombre limité de titres musicaux surveillés ». La SACEM, la SDRM, la SPPF et la SCPP sont autorisées à créer un fichier des mises à disposition illégales d’œuvres musicales sur les réseaux d’échanges « peer to peer », mais elles ont interdiction d’envoyer des messages de prévention aux internautes qui pratiquent ces échanges. Entre la protection des droits d’auteur et celle de la vie privée des internautes, le compromis est difficile. Début septembre, les ministres Christine Lagarde (Économie) et Christine Albanel (Culture) confient à Denis Olivennes une mission visant à réduire les téléchargements illégaux de musique et favoriser la promotion d’une offre de musique et de vidéos sur le Web. Fin novembre, le rapport sert de base à 42 acteurs de l’Internet, de la musique, du cinéma et de la télévision pour la signature d’un accord tripartite en présence du Président Nicolas Sarkozy visant à « désinciter » les internautes à pirater.
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[1] Cette enquête a été commandée par l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) et par le CGTI (Conseil Général des Technologies de l’Information), conduite par le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie), et réalisée en juin 2007 sous forme d’entretiens en face-à-face auprès d’un échantillon de 2 230 personnes représentatif de la population française de 12 ans et plus. Pour plus de détails voir « La diffusion des technologies de l’information en France », décembre 2007, de Régis BIGAUT et Patricia CROUTTE, http://www.cgti.org/rapport.php
[2] Voir http://ec.europa.eu/information_society/policy/ecomm/implementation_enforcement/index_en.htm
[3] Pour l’étude complète et d’autres informations, voir : http://www.nokiasiemensnetworks.com/global/IndustryThemes/ConnectivityScorecard/ConnectivityScorecard