Le haut débit poursuit son déploiement en France. Au 31 décembre 2007, l’ARCEP fait état de 15,55 millions de prises haut débit. Avec 14,7 millions de prises, l’ADSL représente 95 % de ce total.
Plus de cinq millions de lignes sont dégroupées soit une progression de 26 % pour l’année 2007. Une progression forte donc, à peine en dessous des 26 % de croissance enregistrés en 2006. Près de 3 000 répartiteurs sont accessibles au dégroupage soit 68 % de la population.
Les opérateurs alternatifs continuent leur extension. Neuf Cegetel et Free sont désormais accessibles à plus de la moitié des lignes. Leurs suivants, Telecom Italia et Completel, sont disponibles pour un peu plus du tiers des lignes.
État du déploiement ADSL de l’opérateur historique[1]
État du déploiement ADSL des opérateurs alternatifs
Ce succès est dû en partie à l’action des collectivités territoriales dont l’ARCEP souligne le rôle moteur. En effet, une centaine de réseaux de collectivités sont aujourd’hui identifiables. Signe du dynamisme dans ce domaine, pour la seule année 2007, huit réseaux sont passés en exploitation, vingt-deux ont été attribués et onze sont en cours de définition.
Le tableau ci-dessous précise la typologie de tous ces réseaux d’initiative publique.
Typologie des réseaux de collectivités[2]
Autre sujet abordé au cours de cette année 2007 : la couverture des zones blanches. À travers le « plan haut débit pour tous », l’opérateur historique s’est impliqué dans la résorption des zones blanches. Près d’un milliard d’euros auront été nécessaires pour porter à 98,2 % le taux de couverture en haut débit de la population française.
La mise en place de NRA-ZO (Nœuds de Raccordement d’Abonnés en Zone d’Ombre) par France Télécom, largement financés par les collectivités, a en effet permis d’étendre notablement les zones d’éligibilité ADSL. La démarche consiste à placer le DSLAM (DSL Access Multiplexer) au niveau du sous-répartiteur et d’équiper en fibre optique le segment de la boucle locale compris entre ce sous-répartiteur et le nœud d’accès. En réduisant la longueur de la partie cuivre du réseau, l’éligibilité ADSL peut alors être atteinte.
La mise en place de NRA-ZO sur un territoire est cependant conditionnée par l’existence d’au moins quarante lignes inéligibles en moyenne par sous-répartiteur. Un sous-répartiteur ne sera pas équipé s’il dessert moins de vingt lignes. Ce seuil est fixé à dix en territoire rural.
Comme on le voit, reste encore posé le problème d’un certain nombre de lignes ne répondant pas à ces critères. Des solutions alternatives doivent alors être envisagées : solutions sans fil (Wifi, WiMAX), CPL (Courant Porteurs en Ligne) voire le satellite pour les cas les plus isolés.
2007 aura aussi été marqué par le véritable décollage de la fibre dans le réseau d’accès. Tous les principaux acteurs ont confirmé leur engagement dans les réseaux FTTH. France Télécom a annoncé près de 150 000 foyers raccordables fin 2007. De son côté, Neuf Cegetel a affiché un chiffre d’affaires de 3,3 millions d’euros, en progression de 16 % et a annoncé 1 050 000 clients supplémentaires incluant les 600 000 clients amenés par Club Internet. Neuf Cegetel confirme son engagement d’investissement dans l’accès optique à hauteur de 300 millions d’euros d’ici 2009 et se targue d’avoir relié 130 000 foyers en fibre et compte 20 000 clients. Fort d’un chiffre d’affaires de 1,2 milliards d’euros, en progression de près de 30 % par rapport à l’année précédente, Free maintiendrait son investissement d’un milliard d’euros à l’horizon 2012 et envisage d’amener la fibre au pied de 70 % des immeubles parisiens d’ici 2009.
Réuni le 13 décembre 2007, à l’initiative du secrétariat d’État aux Entreprises, le comité de pilotage du très haut débit a fixé plusieurs orientations importantes visant à faciliter le succès du très haut débit. Ces décisions portent principalement sur deux points. D’une part, le comité souhaite assurer aux collectivités territoriales une meilleure connaissance des infrastructures en place sur leur territoire afin d’optimiser les investissements en génie civil qui représentent plus des deux tiers du coût d’un réseau. Cette volonté de transparence risque cependant de se heurter à l’intransigeance des opérateurs soucieux de conserver la primauté de ces informations. Plutôt que de les donner directement aux collectivités, ces données pourraient être confiées à l’autorité de régulation qui en assurerait la diffusion. D’autre part, le comité entend favoriser au maximum la mutualisation des infrastructures, en invitant l’opérateur historique à donner accès à ses fourreaux par exemple, mais aussi en mutualisant l’utilisation du câblage en partie terminale. Le pré-fibrage systématique des logements neufs a aussi été évoqué. Cependant, cette mesure ne concernerait dans un premier temps que les immeubles d’au moins cinquante logements ce qui en réduirait la portée.
Ces engagements concernent au premier chef les zones urbaines qui représentent environ 50 % de la population. Subsistera la question de l’équipement des zones à plus faible densité, un challenge autrement plus difficile à relever…